Le Covid a entraîné une forte diminution des objets disponibles à la vente à la montagne. Nous le voyons bien chez Gérance Service: en 2022, l’offre n’arrive pas à satisfaire la demande. Selon des études citées par la Tribune de Genève, dans les communes touristiques, les prix des résidences secondaires auraient augmentés de 12,8%, et ceux des maisons individuelles de 18,4%. Selon notre expérience et les études de l’UBS qui sont beaucoup plus fiables et réalistes, sur la commune d’Ollon, les prix ont effectivement légèrement augmentés de 2.5% et 6% respectivement.

Vivre à l’année en montagne est désormais possible

Nous avons précédemment parlé des causes de cette hausse : redécouverte de la Suisse car impossibilité de se rendre à l’étranger, télétravail, désir de reconnection à la nature. Il est aussi important de parler de l’accès à l’éducation pour les enfants dont les familles s’installent en montagne. Rien qu’à Villars, on trouve quatre écoles internationales de renom ainsi qu’un excellent système scolaire public. Ceci permet à de nombreuses familles d’envisager leur résidence principale en montagne.

Une offre qui a diminué de moitié

Depuis mi-2019, la demande a été telle que l’offre ne peut pas suivre. L’offre de logements proposée en ligne a diminué quasiment de moitié dans les communes touristiques. Entre 2012 et 2019 nous observions, sur notre commune, une moyenne d’environ 250 objets en vente dont 50 étaient neufs. Au jour de publication de cet article, il reste environ 100 objets en vente. Parmi ces objets, plus de 80% sont des biens au dessus du million de francs Suisses, et donc hors de porté de la plus-part des acquéreurs Suisses.

Peu de constructions neuves et une demande en constante augmentation

Entrée en vigueur il y a tout juste 10 ans (le 11 mars 2012), la Lex Weber a anéanti les possibilités de construction neuves de résidences secondaires : elle interdit leur construction dans les communes possédant déjà 20% de ce type de biens. Ainsi, de nombreux investisseurs et constructeurs se voient incapables de mener à bien leurs projets de construction. La seule possibilité pour les acheteurs est d’acquérir des biens déjà construits, qui se font de plus en plus rares en raison de la forte demande. Actuellement, il ne reste plus que 9 objets neufs sur notre commune.

Aujourd’hui c’est la révision du Plan général d’affectation, en application de la LAT (Loi sur l’aménagement du territoire) qui vient mettre un terme définitif aux possibilités de construire en résidence principale également. Les deux seules mises à l’enquête de biens en résidence principale en 2022 sur Villars, ont toutes deux été contrées par le Canton qui a mis les parcelles concernées en zone réservée. C’était le 3 mars et le 17 mars 2022. Elle resterons donc non-constructibles le temps que le canton accepte le Plan d’affectation communal (PACom) qui lui sera prochainement soumis par la municipalité.

Quelle tendance à venir ?

Les spécialistes prévoient que la hausse des prix se poursuivra. De plus en plus de demandes, de moins en moins de biens disponibles. Ceci augmente la difficulté des populations autochtones à se loger, ce qui va à l’encontre de la Lex Weber dont l’un des objectifs était de maintenir le marché des logements à des prix abordables. Une étude Crédit Suisse consacrée au segment des résidences secondaires envisage une proposition audacieuse : la mise en place d’un impôt spécifique sur les résidences secondaires, afin de limiter les demandes tout en générant des recettes fiscales. Affaire à suivre. Selon Gérance Service, sur le canton de Vaud les impôts, déjà pharamineux, sont sans aucun doute la raison principale de l’absence de clients pour les bien dont les prix sont situés au dessus du million de francs.

Source: Tribune de Genève, 16/03/22, « Le nouvel essor des résidences secondaires en Suisse », Pierre Jacquot
Source: UBS Real Estate Local Fact Sheet 12/2021
Source: Crédit Suisse Marché Immobilier Suisse Mars 2022